
Le Journal Politique
15 h 20 | Alae El Fikehi
Le Yémen, nation affligée par une pauvreté incomparable au sein de la péninsule arabique, pays frappé par la misère, la faim, le choléra, théâtre d’une série de massacres affreux ayant coûté la vie à plusieurs centaines de milliers d’individus.
Annihilée par un conflit ayant débuté en fin 2014 opposant principalement les rebelles chiites houthistes, ainsi que leurs alliés, aux forces pro-gouvernement d’Abraddo Mansour Hadi.
Plus de 140 rebelles ont perdu la vie cette semaine, tandis que les conflits s'aggravent autour de la ville de Marib, endroit clé, et également le dernier bastion du gouvernement.
Aux prises avec une crise de famine, des bilans de décès gravissimes, cela va faire maintenant sept ans que le pays est en plein désarroi.
La guerre civile, son histoire
Il est à prendre en compte que le Yémen est en soi une nation particulièrement jeune, sa fondation ne remontant qu’à mai 1990. À son commencement, la guerre civile se déroulant au sein du pays n’était que tribale et confessionnelle.
Or, le conflit gagna en ampleur et s’internationalisa en mars 2015, une fois que l’Arabie Saoudite, ayant déployé les forces d’une coalition, ainsi que l’Iran, ne soient intervenus.
La jeunesse du Yémen, ainsi que son unification récente étant survenue il y a à peine 31 ans, engendrèrent une foule d’instabilités, menant indubitablement à sa perte.
Notons que le Yémen est reconnu comme détenteur d’une communauté minoritaire, bien que puissante: les Chiites, représentant à eux seuls 40% de la population yéménite.
Cette minorité religieuse, suite à l’unification du pays au début des années 90, eut l’impression d’être victime de discrimination de la part du pouvoir central, et d’être notamment ignorée lors de questions politiques ou encore économiques regardant le pays.
Des émeutes et bagarres d’une envergure alarmante s’ensuivirent, particulièrement suite à l’assassination du dirigeant de ces rébellions, soit Hussein Badreddine al-Houthi, dont le nom (houthiste) est attribué à ses rebelles.
Les combats s’étendirent au fur et à mesure, notamment impliquant l’Arabie Saoudite, qui ne tarda point à effectuer des frappes aériennes, et également l’Iran, nation subissant des allégations, concernant le ravitaillement des rebelles en armements.
Malgré l’intention dévoilée du président Ali Abdallah Saleh concernant une réforme de la Constitution, les émeutes ne s’atténuèrent point, et finirent davantage en querelles belliqueuses, voire mortelles.
Celui-ci se résigna par la suite à céder le pouvoir à Abd-Rabbo Mansour Hadi.
En 2014, les Houthis, emparés par la colère après s’être fait refuser des subventions de pétrole, et manifestant leur fureur face au projet de Fédération, assiègent Sanaa ainsi que le palais présidentiel.
La guerre, qualifiée comme étant l’un des conflits humanitaires les plus désastreux par l’Organisation des Nations Unies, culmine en 2017.
Des images macabres du cadavre d'Ali Abdallah Saleh, allié reconnu des rebelles Houthis, circule sur les réseaux sociaux.
Celui-ci, achevé par ses propres partisans houthistes, fut perçu comme un traître après avoir tenté de se rapprocher du camp saoudien, dans l’espoir d’obtenir une levée du blocus.
Aide humanitaire et mesures prises par l’ONU
Tel qu’évoqué précédemment, le Yémen connu une période épidémique sans précédent en début de 2017, le choléra ayant causé des milliers de décès.
En 2018, l’ONU instaure notamment une mission d’observation comprenant 75 membres, de quoi mettre une certaine mise en garde contre l’Arabie Saoudite, royaume vivement contesté à l’époque, en particulier à cause de l’homicide de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies désirait également un investissement de 4 milliards de dollars afin de venir en aide aux Yéménites, il y a de cela 2 ans.
Aujourd’hui, cette guerre trop souvent oubliée, ayant atteint ses sept ans, fut la cause de plus de 233 000 décès au Yémen (statistiques relevées en début de 2021), dont la moitié engendrés par des causalités indirectes, soit des pénuries de soins de santé, ou encore des conditions alimentaires invivables.
Comment s’achèvera ce cauchemar? Que fait donc l’Organisation des Nations Unies en de telles circonstances? Sommes-nous, citoyens et citoyennes résidant au cœur d’une nation pacifique, désensibilisés face aux émeutes sanglantes ayant lieu à l’international?
Arrêtons-nous un instant, et considérons ces calamités que l’on impose à notre humanisme, qu’elles touchent la politique, ou toute autre sphère de la vie.
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